Croquis L : La quatrième dimension

Scroll this

tableau-william-carlyle

Aujourd’hui, je vais raconter une soirée assez folle qui a commencé de manière banale, après une journée de travail assez occupée.

La soirée commence par un repas avec une amie française de passage à Montréal, que j’ai invitée à manger dans un restaurant italien du centre-ville. La nourriture était bonne, mais le service très mauvais, dans le sens où les serveurs étaient aussi sympathiques que des portes de prison. J’ai laissé mon amie rejoindre sa maison et j’en ai rejoint d’autres pour une soirée jam, il y a des musiciens, de l’alcool et une ambiance décontractée, sur la rue Saint-Antoine.

C’est un grand loft avec un bar et des biscuits apéritifs, une lumière tamisée. Nous avions rapporté une caisse de bière comme cela se fait ici lors des soirées. J’écoute les musiciens, je ris avec mes amis et salue la personne qui m’avait invité la soirée. À un moment, je décide d’aller me préparer pour jouer un morceau dans le hall. Un homme de petite taille, fort, portant un débardeur jaunâtre sort de l’ascenseur tout proche, il me demande de quelle chambre je viens, je réponds de l’étage et il me répond de remonter, car la police va arriver. Je m’exécute et en remontant je joue une chanson avec mon colocataire.

Plus tard, l’un de nous disparaît, il était assez saoul et il est revenu plus tard en expliquant que ce bâtiment était magique. Je suis parti en exploration avec lui et je me suis retrouvé dans la quatrième dimension… La vie devrait être ainsi chaque jour.

La soirée se déroulait au deuxième étage (au Québec, on dit premier pour le rez-de-chaussée, deuxième pour le premier, et ainsi de suite), nous passons au troisième. Le bâtiment donne le sentiment de pouvoir s’écrouler à chaque instant, de pouvoir prendre feu et provoquer la mort de tous ceux qui s’y trouvent. En fait, ce n’est pas un sentiment, c’est un fait.

Au troisième étage, nous ouvrons la chambre 308. Un énorme bruit traverse la porte. À l’intérieur d’une pièce tout en longueur, un canapé, une batterie, un micro. Trois personnes. Un guitariste joue des riffs endiablés, le batteur frappe avec toute son énergie en hurlant dans son micro. Très étrange. Nous partons. Plus loin, une autre porte avec du bruit, nous entrons comme si de rien n’était. Cela ressemble plus à quelque chose, il y a un lit, des fenêtres, nous saluons quelques personnes qui demandent notre prénom. Mais le propriétaire des lieux cesse de jouer du piano et de chanter pour nous dire de nous en aller. Même joueur joue encore, comme le dit le slogan. Nous croisons trois Roumains dans le couloir et montons encore d’un étage. Une autre soirée s’ouvre à nous, plus cool, avec pas mal de gens sous l’effet de drogues. Un disc-jockey joue de la musique électronique. Nous repartons. En bas la soirée musicale continue et nous revenons en exploration avec mes autres amis. La soirée se termine dans un bus de nuit à 4 heures du matin.

Ah, j’oubliais, durant la soirée, un grand noir aux mains gigantesques (on dit noir au Québec plutôt que black), muni d’un appareil photo nous a pris en photo et a partagé avec nous son travail artistique. Il m’a laissé trois photos de ses œuvres et l’image que vous voyez en intro est un de ses tableaux qui a été dessiné directement sur un mur entier (dixit l’un de mes amis qui a accédé à son atelier, une pièce secrète inexplorée pour moi).

Le blog du peintre, Carlyle Williams

Soumettez un commentaire