À la tombée du jour, observons les obstacles de demain,
Sans peur, sans égards, le regard malin, le coeur serein.
Laissons l’action juste nous porter au loin dans les rizières
Qui s’étendent au-delà de cette immense rivière.

Le courant, j’aimerais être une particule d’eau,
Glissant sans réfléchir, flottant sans frémir.
En courant je pense à ce temps où il faisait beau,
Où, toutes voiles déployées, m’émerveillaient les bateaux.

Et les remous qui ont jalonné mon existence,
Les tourbillons qui détruisaient en silence,
Bienvenue au Monde, me voici devenu bombe,
Entrons dans la ronde avant que les cieux ne grondent.

Pourtant, mon regard se pose sans angoisse
Sur la vision immaculée des restes de la paroisse,
Qui siège dans la plaine, au cœur du village délaissé,
Et une foi nouvelle m’habite, envahit mon être entier.

Ni Dieu, ni maître, mais je suis clairement persuadé,
Que nous franchirons des rivières, grimperons des montagnes,
Pour que règne la lumière, que nos énergies se libèrent,
Et que, enfin, nous devenions nos propres pères.

Jean-Baptiste Pratt