Je partage ici une poésie inspirée par mes différentes amitiés et tous les changements qui peuvent les bouleverser.

Une aurore douce éclaire le ciel nuageux de nos existences,
Sans autre prétention que d’exister, sans volonté d’être admirée.
Mais nous sommes là, assis sur des pierres, en silence,
Au sommet de cette montagne escarpée qu’ensemble nous avons grimpé.

Je n’aurai pu prédire la puissance d’une telle alliance,
Marquée tant par la sincérité, l’échange et la fulgurance.
Vous m’avez montré le chemin, nous sommes le chemin,
Et nos souvenirs resteront gravés dans l’horizon lointain.

En ce matin chargé d’espérance, une brise légère souffle sur nos peaux,
Parés dessous nos vestons légers, les mains jointes, le cœur gros.
Sans un regard, nous savons que l’unité va céder face aux vents salvateurs,
La Pulsion Créatrice va nous offrir de nouveaux horizons, de nouvelles saveurs.

Un instant plus tard, une tornade s’éveille et nous émiette,
Poussières que même nos larmes ne peuvent réunir,
Une seconde encore et nous sommes déjà si éloignés de ce sommet, de cet abri,
Le Monde s’effondre puis se recompose, se courbe puis se rétablit.

Les cartes redistribuées, je discerne vos contours au loin,
Et de nouvelles formes se dessinent, approchent ; elles sont amicales.
Mais elles ne sont pas vous, et cela m’attriste déjà.
Ô, gloires et peines de l’instant présent, alors que la vie nous sème dans le vent.

Jean-Baptiste Pratt