Poème : Fantômes

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On enterre la vie comme on enterre nos morts,
Sans grace, sans ambage, sans douceur,
Sans voir que la vie n’est pas comme la mort,
Elle se régénère, meme si avec lenteur.

Tandis que dehors, le soleil se lève,
Nous contemplons les ames défuntes du passé,
Fantomes brisés que nous avons dans un placard enfermé,
Oubliant au passage que, eux aussi, ils en avaient la clé.

S’échappant ils ont semé le chaos, la désolation et la rage,
Ils ont pris possession des lits, fauteuils et chaises,
Pour que nous ne puissions plus jamais nous reposer,
Pour que nous devenions des ombres, incapables de penser.

Je ne retrouve plus ces esprits maléfiques, ces démons,
Mais j’en discerne chaque jour les traces dans vos regards.
Les ames s’effilochent, les percussions des armes se font proches.
Et le vide s’empare du monde, il lui enlève sa substance.

Je me sens perdu, car je suis impuissant, impotent.
Adepte de la plume, pas du marteau, je manque de temps.
Le monde est clou et je n’ai plus de bec, je m’égosille.
La télé se brouille et les radios grésillent.
« C’est la fin des temps, venez profiter d’un rabais spécial! »

Laissez la violence s’évaporer en ne la transmettant pas.
Remplacez la colère par l’amour et la compassion,
Faitees taire les démons qui murmurent à vos oreilles.
Soyez libres, ivres de vie, de joie…

Jean-Baptiste Pratt

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