Texte court : Au bout du quai

Scroll this

Une lumière douce illumine le ciel de Provence, après la neige fondue matinale, la bruine puis le gris anthracite d’un ciel morne.

Sur le quai de la gare un homme accompagné d’une amie. Quatre bagages encombrant se situent à leur côté. Le monde tourne autour, quelques jeunes chahutent et les oiseaux chantent, mais il ne les entend pas. Pas qu’il y soit insensible, au contraire, c’est juste qu’à cet instant il vit dans un monde d’images, peuplé de joies et de tristesses qui se mêlent pour former une symphonie onirique, euphorisante, l’emportant sur un fleuve de sensations. Un cours d’eau qui l’éloigne de sa réalité pour le rapprocher des anges.

Une question le taraude, arrivera-t-il à l’heure pour sa correspondance à Marseille ? Il évoque ses derniers jours parmi les siens avec une proximité divine, confronte le caractère concret de ce qui va lui manquer et l’abstrait de ce qui l’attend, même s’il est persuadé que cela sera grandiose, aventureux, excitant, il ne peut s’y projeter et vit l’instant en surfant sur son émotion.

Le train arrive avec quelques minutes de retard, il se demande encore s’il va réussir à rejoindre Paris sans encombres, tout chargé qu’il sera de ses bagages. Qu’importe, il doit monter sans attendre, les trains n’attendent pas les passagers indécis. Il franchit la porte et le train repart. Ses doutes commenceront bientôt à se dissiper.

Soumettez un commentaire