Lecture : Le premier homme, A. Camus

Scroll this

Il paraît que les livres sont aussi un moyen d’apprendre à écrire, de développer de nouvelles techniques. Comme un cuisinier qui irait manger dans un autre restaurant pour voir comment on y cuisine. Cette rubrique me permet de partager avec vous mes lectures, et de vous dire comment elles peuvent influencer ma façon d’écrire.

Comme ma dernière lecture relatée sur ce site, je ne suis pas allé directement vers Camus, il est venu à moi par l’intermédiaire d’une amie qui a voulu me le faire découvrir. Je ne suis pas adepte de la littérature classique mais je m’y suis quand même essayé, en faisant l’erreur de m’en servir comme exercice de lecture à voix haute.

Nous suivons donc Jacques qui part à la recherche de son père, mort à la guerre sans qu’il ait eu l’occasion de le connaître. L’ouvrage est très autobiographique, bien qu’à la troisième personne avec un point de vue très rapproché du personnage principal, Jacques Cormery. Mes premières difficultés ont été les phrases longues, Camus était un pointilleux de la ponctuation et écrivait des séquences qui pouvaient durer jusqu’à vingt lignes. Refroidi au départ, mais surtout parce que je lisais à voix haute , la gêne a rapidement disparu pour que je puisse me plonger complètement dans l’histoire.

Le  voyage dans l’Algérie coloniale était de toute beauté, mes grands-parents en viennent et ils ont vécu la séparation d’avec ce pays comme un déchirement. Ce livre m’a donc permis de voyager dans l’enfance de mes aïeuls, dans ce monde qui n’existe plus, au travers de ces ambiances lourdes, peuplées, agitées tant par les évènements que par l’entremêlement des cultures. J’ai failli pleurer lorsque Jacques évoque le jour où il se dresse contre sa grand-mère qui veut le frapper une nouvelle fois et j’ai ressenti de la tristesse à l’idée que deux livres auraient dû compléter ce premier ouvrage.

Pour ce qui est de l’apprentissage de l’écriture au travers de ce livre, j’en ai gardé la capacité de faire des phrases plus longues (mais pas autant que celles de Camus), sans même y prêter attention, après la lecture j’écrivais juste différemment. Et j’ai découvert de nouvelles façons d’écrire les dialogues. Je suis aussi capable de mieux raconter un endroit, une ambiance, même si j’utilise plus cette capacité dans mes croquis littéraires que dans le Voyageur où je suis volontairement plus vague dans mes descriptions.

Jean-Baptiste Pratt

Soumettez un commentaire